Habitué des médailles du concours Gard Gourmand, Luc Silhol voit une nouvelle fois son miel de montagne se parer d’or, pour la deuxième année consécutive. Sans compter les récompenses glanées pour ses autres nectars.
La limite Gard-Ardèche serait-elle une terre de cocagne pour le miel cévenol ? Car s’il déplace ses ruches au gré des floraisons et des miels recherchés, Luc Silhol a bien implanté sa miellerie au bord de la RD 904, à 2,5 kilomètres de la frontière départementale et régionale, dans l’ancien restaurant qu’il gérait avec son épouse. Le miel l’a emporté sur la fatigue de la restauration, avec un succès qui ne se dément pas.
Dans sa boutique, la première évocation d’une médaille date de 2001-2002. Depuis, une récompense est forcément tombée sur l’un des cinq échantillons envoyés au concours Gard Gourmand par l’exploitant. L’an dernier, son miel de lavande recevait l’argent, en plus de l’or pour son miel de montagne. Cette année, et malgré la chaleur du mois de mai qui a desséché prématurément les fleurs de thym par exemple, c’est le miel de garrigue qui accompagne, avec l’argent, le miel de montagne, à nouveau paré d’or.
« Chaque année, j’envoie à peu près les mêmes », explique Luc Silhol, c’est-à-dire des miels de montagne, garrigue, lavande, châtaignier et bruyère. Une panoplie des parfums du département, alors que garrigue, romarin et lavande sont les miels endémiques du secteur. Mais le préféré de l’apiculteur n’est pas à chercher dans ces stars locales. « C’est le miel de sapin, qui a un côté doux, un peu caramel, détaille Luc Silhol, qui le produit au nord des Vans. C’est celui dont je me lasse le moins. D’ailleurs, les miels aux goûts les plus prononcés, comme le châtaignier ou la bruyère, sont ceux dont on se lasse le plus vite. »
« Si vous avez de l’humidité et du soleil, vous avez du nectar »
La formule du miel, mise à mal cette année du fait de grosses chaleurs printanières et de la sécheresse, reste la même : « Si vous avez de l’humidité et du soleil, vous avez du nectar », résume Luc Silhol. Ce fut loin d’être le cas cette année. « Les fleurs de garrigue se sont arrêtées au 15 mai, rembobine Luc Silhol. Les fleurs de thym ont grillé et les plantes basses ont trop souffert. » L’accacia, qui est pourtant resté longtemps en fleur, n’a pas donné plus de miel que les années précédentes.
Pour faire le miel de montagne, à nouveau la star de son offre, il emporte une part de ses 150 ruches sur les plateaux ardéchois, au nord du département, à la limite avec la Haute-Loire, « à partir de 1 000 mètres d’altitude pour moi, même s’il n’y a pas vraiment de critères de production. C’est un miel de prairies et de pâturages, de framboisiers, d’épilobes… S’il n’y a avait pas de framboisier, ce serait un miel très blanc. Cette année, il est bien foncé donc il devait y avoir sans doute beaucoup de framboisiers. »
Les miels de Luc Silhol (et son étonnant tilleur ou son romarin parfumé) sont à déguster directement à sa miellerie, ou dans les supermarchés Leclerc d’Alès et Nîmes, au U express de la Cigale à Nîmes, dans une épicerie de Saint-Gilles ou au Casino de Castries. Parce que ce n’est pas le tout de faire des produits soignés, encore faut-il les faire connaître.