Christian Talon aime regarder dans le rétroviseur. Historien passionné depuis sa prime jeunesse, on le voit traverser le village au pas, au volant de son tout-terrain. Il se remémore l’histoire des pierres sur lesquelles son regard se pose.
Né à Montpellier en 1941, il revient à Courry au lendemain de la guerre. Après trois années passées au pensionnat d’Alès, il est inscrit en primaire à Saint-Ambroix, puis à Bessèges, de 1955 à 1957. « À l’âge de 14 ans, je débute la spéléologie à la SSPGA. (Société de spéléologie et de préhistoire Gard Ardèche) qui me permet de découvrir les réseaux karstiques comme celui de la Cocalière », se souvient Christian.
Diplômé d’un CAP d’ajusteur, il apprend avec son père la taille de la vigne, des oliviers ou des châtaigniers.
En 1959, il participe à une étude du CNRS qui lui permet de rencontrer le chercheur Serge Nikitine, qui s’installât bien plus tard au village. Ces fouilles lui permirent de mettre en évidence des vestiges de plusieurs milliers d’années.
Il aide à aménager la grotte de la Cocalière
L’année qui suit, il se rapproche de l’association Font-Vive (la source pérenne) ayant pour objectif la mise en valeur des richesses cévenoles et qui permit la création du parc national des Cévennes. Ouvrier durant un an à l’usine de matériel agricole nommée Gard, il fait son service militaire aux 1er et 3e RPI MA et part en Algérie.
À la reprise de sa vie civile, il rentre à la RATP où il gravit les échelons, passant d’ajusteur à inspecteur principal hors-classe, « l’équivalent d’un ingénieur maison « , indique-t-il.
« Ma carrière professionnelle ne m’a pas empêché de continuer mes recherches sur Courry », se souvient le passionné.
Outre des formations qu’il a suivies auprès de Serge Nikitine ou du professeur Frank Bourdier, du Muséum d’histoire naturelle, il a aidé à l’aménagement de la grotte de La Cocalière. En 1972, il marque durablement le village. Avec des amis, il crée l’association les Amis de Courry dont il devient président fondateur et cela, durant 28 ans. Cette association a connu alors son point d’orgue : la restauration et le classement de l’église romane du XIIe siècle. Via différentes actions, l’association a permis, entre autres, la réfection du four à pain de La Croix de Parens. C’est enfin à Christian que l’on doit l’inscription de la partie romane de l’église à l’inventaire partiel des Monuments historiques. Un travail de longue haleine qui nécessite « quelques relations cévenoles ».
Auteur du site internet Courry-Clapas recensant foule de faits historiques du village et de la vallée, il est l’auteur du Guide de Courry, un village des Cévennes gardoises.