Agé de 91 ans, Christian Bouquet, a qui l’on doit la co-découverte de la grotte de la Cocalière, nous a reçu dans son mas du hameau du Serras. L’occasion de revenir sur une grotte où Pascal Barrier se confina volontairement durant presque 4 mois en 1992. 28 ans avant la pandémie, ce spéléologue se mura dans le sous sol de Courry pour explorer ses limites physiques et psychologiques, et mieux connaitre les réactions de l’organisme en confinement total.
Aidé d’une carte géologique, Christian nous raconte la découverte de ce haut lieu du tourisme cévenol. Lorsqu’il investigue la grotte en 1949, ce jeune spéléologue n’en est pas à son coup d’essai. Il est en effet à l’origine de la découverte de la grotte aux crânes dans le village voisin de Meyrannes. Un endroit où il trouva la tête d’un homme présumé de la fin du néolithique. Un ossement dont la datation serait sur le point d’aboutir et qui permettrait d’identifier le plus ancien des Gardois.
Une quête spirituelle
Il nous parle des moyens rudimentaires dont il disposait à l’époque. Pour se protéger, il utilisa des casques de la grande guerre, il adapta les premières lampes à carbure et les sacs à dos en caoutchouc. Il utilisa aussi du matériel originaire des mines alentours. Un équipement parfois lourd qu’il amenait sur place en vélo, aidé de quelques camarades.
S’il ne se confina pas aussi longtemps que Pascal Barrier dans sa grotte, Christian Bouquet revient sur les similitudes avec le confinement que nous avons connu. La grotte est un lieu où il faut apprendre à rentrer et à sortir. Une forme de « quête spirituelle » comme il aime à le dire et dont la symbolique n’est pas passée inaperçue. Passionné, il nous laisse quitter sa salle à manger en nous disant: « Vous savez, monsieur, toutes les grottes n’ont pas encore été découvertes ».