Ségolène Royal est décidément un électron libre au gouvernement. Il ya quelques semaines lors de son arrivée au ministère de l’Ecologie, l’ancienne candidate à l’élection présidentielle de 2007 expliquait qu’elle souhaitait une remise à plat de l’écotaxe. Puis quelques jours plus tard, elle donnait une interview très remarquée à Paris Match dans laquelle elle critiquait certains ministres pour leur machisme. Pointant du doigt Michel Sapin et Arnaud Montebourg, la ministre se lâchait. Une prise de parole qui avait engendré un léger recadrage de Manuel Valls.
Ce vendredi, la ministre de l’Ecologie et de l’Energie se fait de nouveau remarquée.
Dans une interview au Parisien, Ségolène Royal ne ferme pas la porte à l’extraction du gaz de schiste. La ministre émet tout de même des conditions, c’est à dire que « de nouvelles technologies non dangereuses » soient trouvées. « Compte tenu des incertitudes, la France a raison d’appliquer le principe de précaution » indique-t-elle, rappelant que « pour extraire le gaz, il faut en effet provoquer des explosions souterraines dont on ne maîtrise pas l’impact ».
« On ne sait pas si ces fracturations hydrauliques ne risquent pas de provoquer des fuites de gaz dans les nappes phréatiques et de contaminer l’eau potable. Toutefois, moi, je ne suis pas dogmatique et si de nouvelles technologies non dangereuses apparaissent, pourquoi pas ? » explique la ministre de l’écologie qui maintient sa position sur le sujet. En 2011, elle avait jugé « nécessaire de poursuivre la recherche sur les procédés d’extraction propres à long terme ».
La question du gaz de schiste fait débat au gouvernement. Et les positions varient. François Hollande lui-même semble hésitant. En février dernier, le président de la République avait affirmé que la France réfléchissait « à chercher des technologies autres que la fracturation hydraulique pour l’exploitation des gaz de schiste ». Une déclaration qui tranchait avec ses propos du 14 juillet 2013. « Tant que je serai président il n’y aura pas d’exploration en France », avait-il dit avant de nuancer quelques semaines plus tard, lors d’un déplacement : « l’interdiction touche la fracturation hydraulique, elle n’empêche pas la recherche dans d’autres domaines ». Ségolène Royal rouvre donc les débats.
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