Après la volte-face du pétrole au large de la Guyane, celle des gaz de schiste en métropole ? Sans lafficher officiellement, Arnaud Montebourg a fait une timide avancée sur le terrain de ces gaz non conventionnels très décriés. « Cest un dossier quil va regarder dans le cadre de la refonte du Code minier en lien avec Delphine Batho [la ministre de lEcologie, NDLR] et au moment des discussions de lautomne sur les énergies alternatives », indique-t-on aux « Echos » dans lentourage du ministre du Redressement productif. Mais, nuance, pas question den déduire que le dossier allait être « rouvert ».
Cette précaution oratoire sexplique par le caractère très sensible des gaz de schiste. Le gouvernement a clairement débattu de la question, mais pour mieux faire comprendre à Arnaud Montebourg, donné comme favorable à leur exploitation, que cest bien Delphine Batho qui assurera le leadership du dossier. Une concertation doit avoir lieu avec les ONG et des avancées pourraient voir le jour à la fin du mois. Accessibles après avoir détruit la roche qui les enferme, les gaz de schiste demeurent très controversés car leur extraction est très polluante. Le gouvernement Fillon a fait voter une loi il y a un an qui a interdit leur exploitation par fracturation hydraulique et abrogé les permis de recherche accordés.A pas de veloursLe texte laisse toutefois la porte ouverte à des « expérimentations réalisées à seules fins de recherche scientifique sous contrôle public ». Leur présence en masse dans le sous-sol français rendrait lénergie bon marché, un atout non négligeable devant le renchérissement des gaz conventionnels et des hydrocarbures. Mais le débat risque dêtre corsé. « Cest un sujet où lon avance à pas de velours. Le jour où lon sortira sur les gaz de schiste on aura travaillé en amont avec les ONG », ajoute-t-on, toujours de même source.En Guyane, les écologistes ont dû faire des concessions. Après avoir gelé le permis dexploration dhydrocarbures de Shell mi-juin, le gouvernement a fait machine arrière. Les ressources potentielles pourraient réduire de 5 milliards deuros la facture énergétique de la France.
viaLe tabou des gaz de schiste partage le gouvernement, Actualités.