Benjamin Mathéaud, conseiller municipal d’Alès a demandé au maire d’Alès d’inscrire à l’ordre du jour du conseil municipal du lundi 31 janvier le vote d’un voeu pour demander un moratoire sur le permis de recherche de gaz de schiste dit « Plaine d’Alès ».
Le Ministre de l’Écologie et du Développement durable a pris en date du 1er mars 2010 un arrêté accordant un permis exclusif de recherches de mines d’hydrocarbures liquides ou gazeux, dit « Permis de la plaine d’Alès », à la société Bridgeoil SAS.
Ce permis exclusif de recherche d’une durée de 4 ans, couvre une superficie de 503 km² et les communes gardoises suivantes : Alès, Aujac, Allègre les Fumades, Bonneveaux, Bordezac, Bessèges, Branoux les Taillades, Cendras, Courry, Gagnières, La Grand Combe, Lamelouze, Laval Pradel, La Vernarède, Le Martinet, Les Mages, Les Salles du Gardon, Mejannes les Alès, Meyrannes, Molières sur Cèze, Potelières, Portes, Robiac Rochessadoule, Saint Ambroix, Saint Brès, Saint Florent sur Auzonnet, Saint Hilaire de Brethmas, Saint Christol lez Alès, Saint Jean du Pin, Saint Jean de Valériscle, Saint Julien de Cassagnas, Saint Julien les Rosiers, Saint Martin de Valgalgues, Saint Paul la Coste, Saint Privat des Vieux, Saint Sébastien d’Aigrefeuille, Saint Victor de Malcap, Sainte Cécile d’Andorge, Salindres, Soustelle.
Aucune concertation, ni information, y compris des élu(e)s de l’ensemble de ces communes n’a été faite.
La seule technique qui existe pour l’exploitation des gaz des schistes est celle employée en Amérique du Nord et elle est particulièrement agressive pour l’environnement. En effet les gaz de schistes ne se trouvent pas dans des poches d’où il suffirait de les extraire en employant les techniques utilisées habituellement, mais sont disséminés de manière diffuse dans la roche profondément enfouie en dessous des nappes phréatiques. Pour aller les chercher, il faut forer verticalement, puis horizontalement pour multiplier les forages, puis fracturer la roche avec une eau sous haute pression contenant du sable et un cocktail de substances chimiques. L’opération de fracturation de la roche produit un mini séisme, tandis que les substances mélangées à l’eau facilitent la fuite du gaz et empêchent les fractures de se refermer.
Les risques environnementaux et sanitaires sont réels :
- liés à la nature des produits chimiques mélangés à l’eau (antibactériens, biocides ou anticorrosifs,…)
- liés à la présence entre la surface et les couches de schistes fracturées de la nappe phréatique avec des dangers de contamination par capillarité ou par défaut d’étanchéité des puits de forage
- liés à la consommation d’eau nécessaire pour chaque puits : entre 10 et 15 millions de litres d’eau dont une partie seulement peut être récupérée et recyclée. Dans un département comme le nôtre, régulièrement en stress hydrique, cette consommation d’eau se ferait forcément en concurrence avec les autres usages : domestiques, agricoles,…
- liés au nombre de forages : le caractère diffus de la présence du gaz dans la roche oblige à de nombreux forages, les distances entre deux puits pouvant ne pas excéder 500 mètres
- liés aux voies d’accès nécessaires aux forages et aux transports nécessaires à leur exploitation. Aux Etats-Unis, c’est ainsi plus de deux cents allers retours de camions qui sont nécessaires au transport des matériaux de chantier, de l’eau, puis du gaz pour chaque forage.
Avec ces techniques d’extraction des gaz de schiste, il y a un véritable risque que nos paysages, notre environnement naturel qui contribue à la qualité de vie dans nos Cévennes et à sa richesse touristique soient profondément affectés et menacés, sans parler des risques pour la santé de nos concitoyens et les menaces de pollution de nos nappes phréatiques.
Lire ci-dessous le projet de voeu