Le 11 novembre 2009, ce retraité de 61 ans avait blessé une promeneuse du village par un tir de fusil de chasse, lui causant de graves blessures. L’expertise fait état de plombs dans la tête, sur le visage, le thorax, la main… «La victime a de lourdes séquelles psychologiques. Elle ne se promène plus de peur de rencontrer un chasseur », explique l’avocate de la partie civile, Me Gay.
Physiquement, les blessures sont également très sérieuses. « Elle vit aujourd’hui avec 150 plombs dans le corps, dont un près de la moelle épinière qu’il n’est pas possible de retirer car l’opération serait trop dangereuse », plaide le conseil. Qui évoque aussi le risque de saturnisme pour la victime, l’impossibilité de rire sans s’étouffer ou encore les réactions violentes aux produits chimiques comme les vapeurs de javel.
La partie civile s’étonne de même que le prévenu, qui souffre d’un état de santé dégradé depuis plusieurs années, soit encore autorisé à chasser à son âge. « C’est comme pour le permis de conduire, au bout d’un moment, il faut s’arrêter », plaide Me Gay. « L’inquiétude de ma cliente, c’est que ce monsieur se retrouve encore avec la possibilité de chasser. »
Mêmes reproches de la part du ministère public qui estime que le chasseur n’a pris aucune précaution avant d’ouvrir le feu, sans s’assurer de sa cible. « Vous avez confondu la victime avec une poule faisane. Je m’inquiète de vos capacités à chasser. Vous êtes un danger public », assène le procureur de la République, Thierry Lescouarc’h. « C’est un acte d’inattention et inadapté », plaide la défense qui a assuré au tribunal que le prévenu n’avait plus aucune velléité de chasser.
Les magistrats ont condamné le prévenu à 1 an de prison avec sursis, 1 500 € d’amende, interdiction de détenir une arme pendant 5 ans et privation du droit de chasser pendant 5 ans. Le tribunal a ordonné aussi la confiscation et la destruction des 4 fusils qui avaient été saisis.